Avec 8 tableaux, Flore Laurentienne a tenté de donner une forme musicale à une peinture. La musique est un art qui se déroule dans le temps. La peinture est une capture d'un instant précis dans le flot créatif du peintre.

Alors, comment combiner ces deux formes d'art ? Faut-il arrêter le temps ? Comment arrête-t-on le temps en musique ?

En basant la structure des pièces sur des cycles qui se répètent encore et encore, on peut faire croire à l'auditeur que la musique était là avant, et qu'elle sera aussi là après. Sans début ni fin, il ne reste qu'une sorte de capture musicale.

En adoptant cette approche, il lui est apparu clairement que musique et peinture appellent toutes deux à la contemplation.

Un autre concept sur lequel il a travaillé pour cet album est la notion de hasard en musique. Riopelle est souvent associé au mouvement automatiste. Pour Flore, ses œuvres majeures des années 50 rappellent davantage l'abstraction romantique ou même un grand chaos organique et organisé (on peut ici faire un lien avec la nature). C’est sur cette base qu’il a tenté d’intégrer la notion de hasard contrôlé ou, plutôt, de chaos filtré par l’émotion.