THE WINTER MISSION
Pendant plus de 20 ans, Brad Barr a compté le nombre 216. C'est un nombre mystérieux qui semble apparaître partout — des horloges et des plaques d'immatriculation aux planches Ouija et aux reçus — et maintenant, il fait aussi partie intégrante de son nouvel album, tout comme les 216 points de couture d'un ballon de baseball. Le leader des Barr Brothers a mis de côté son groupe, son microphone et même ses paroles, pour prendre son instrument et créer un album solo de guitare qui vibre d'immédiateté, de vulnérabilité et de l'envoûtement du cube de six.
Barr a passé des décennies à développer son approche viscérale de la guitare, d'abord avec The Slip, puis à travers trois albums avec les Barr Brothers. The Winter Mission—la suite de The Fall Apartment, le premier album solo de Barr en 2008—trouve ses origines dans une commande instrumentale pour le All For One Theater de New York. « Ça m’a semblé être un cadeau », se souvient Barr—avoir un son à explorer tout seul, loin de la route, pendant la étrange pause imposée par le COVID.
Inspiré par des artistes comme Caetano Veloso, Mississippi Fred McDowell, D'Gary et John Frusciante, Barr a cherché à créer une musique nue et brute, mais parfois aussi bruyante—vivante d’une intimité éveillée. Le nombre 216 a été un thème constant. Le guitariste a rencontré le soi-disant "carré magique" lors d'un trip à l’acide durant son adolescence ; au fil des années, il est devenu un talisman—un des rares domaines où Barr se sent mystique, percevant un ordre véritable dans l'univers. Ces chansons rendent hommage à cet ordre—de ses propriétés mathématiques et astrologiques élevées à sa fonction de code postal (pour Cleveland).
Pourtant, il n’est pas nécessaire de croire en 216 pour succomber à cet album. Il suffit de ressentir la grâce qui scintille sous ces morceaux, l'échafaudage secret de cette musique sauvage.