Wilsen est un trio basé à Brooklyn, composé de Tamsin Wilson (guitare/voix), Johnny Simon Jr. (guitare) et Drew Arndt (basse). Ruiner est leur deuxième album, qui fait suite à I Go Missing In My Sleep sorti en 2017.

Sous la direction du producteur Andrew Sarlo (Bon Iver, Big Thief, SASAMI), le nouvel album de Wilsen, Ruiner, dissout à la fois les réverbérations lourdes et les moments éthérés que l'on trouvait sur leur premier enregistrement, en laissant plutôt les éléments essentiels du groupe – batterie, basse, guitare et voix – occuper le devant de la scène. Dès les premières secondes de l'album, vous pouvez entendre un enchevêtrement de guitares et Wilson chantonnant doucement, mais rapidement, un rythme rock entraînant prend forme et le groupe se révèle sous un jour nouveau.

"Faire cet album a été en quelque sorte un processus de maturation," explique Wilson. "Nous vieillissons et devenons plus délibérés, moins précieux, moins mesurés. Nous réfléchissons moins et faisons davantage confiance à nos instincts."

Bien que Wilsen n’ait pas complètement perdu sa fragilité, sur Ruiner, ils privilégient des sons plus audacieux et jouent avec des textures rugueuses et des grooves percutants. Prenez par exemple Birds II, qui se concentre sur une ligne de guitare perçante, ou Down, qui est propulsée par une section de percussion déchaînée. Wilsen avance avec une intention claire, se dirigeant vers quelque chose, et non en s'en éloignant.

Pour Wilson, elle se dirige vers l'acceptation de soi : "J'ai une timidité inhérente," dit-elle. "Je suppose que j'accepte et que je trouve une façon de vivre avec cette timidité à mesure que je vieillis." Tout au long de l'album, Wilson accepte ses multiples facettes, y compris son introversion et son "monstre intérieur", auquel fait référence le titre de l'album. Sur Feeling Fancy, Wilson, avec sa voix distinctement douce, domine les instruments bruyants de la chanson et offre aux auditeurs une déclaration puissante et joyeuse : "Le silence n'est pas un défaut à éliminer."

Lors de l'écriture des paroles, Wilson dit qu'elle a fait confiance à ses instincts et "a saisi l'émotion du moment et a foncé dedans." Les chansons, en conséquence, sont les plus honnêtes de Wilson ; sa sincérité est particulièrement évidente sur les morceaux plus calmes, lorsqu'elle est seule avec sa guitare. "Je me suis réveillée dans une vie qui n'était pas la mienne," murmure-t-elle sur la captivante chanson de clôture Moon.

Mais même dans les moments les plus bruyants de Ruiner, Wilson ne se retire pas dans la cacophonie. Elle conserve sa vulnérabilité et capture magnifiquement des moments intimes, comme la brève paix retrouvée dans une paire d'yeux à travers la pièce ou la résolution épuisée d'une relation.

"C'est tellement dramatique, n'est-ce pas ?" rit Wilson en parlant du titre Ruiner. "Une autre option était 'Worthless'," plaisante-t-elle. Mais malgré l'air de mélodrame, Ruiner caractérise parfaitement le processus que Wilson et le groupe ont traversé pour réaliser cet album : ils ont dû détruire les murs qu'ils avaient construits pour révéler leurs véritables selves.