PISSENLIT
Depuis la sortie de son précédent album, « J'ai acheté une voiture », dit Antoine Corriveau. PISSENLIT est un « album de route », comme on parlerait d’un « film de route ».
La genèse de PISSENLIT, le quatrième album de Corriveau et le premier à être publié par Secret City (qui a sorti son EP Feu de forêt en novembre 2018), a été plantée à la fin de la Route 138, « lors d’une résidence d’écriture à Natashquan. J’y suis allé seul en voiture. » Traverser le Québec du sud au nord a provoqué « une réflexion sur le territoire ».
Les thèmes du mouvement et de son contraire, la prise racine, sont devenus « un moyen de parler de moi à travers ma vision du territoire québécois, de la façon dont il est habité, de la façon dont il a évolué au fil des années, des générations ».
La période de gestation de PISSENLIT a été chaotique. « Cela m’a rappelé mes vingt ans, quand je commençais à faire de la musique tout seul chez moi avec GarageBand. J’invitais des musiciens à venir en studio, mais sans leur envoyer les chansons à l’avance. Je ne voulais pas qu’ils se préparent. J’ai enregistré beaucoup de morceaux, puis j’ai nettoyé, arrangé, composé et enregistré l’album, que j’ai entièrement produit. »
« J’ai conçu cet album comme une sorte de collage. Je voulais qu’il soit éclectique », dit Corriveau, qui a été en partie inspiré par l’album Odelay de Beck. « J’adore sa qualité de liberté totale. J’ai visé ce genre de changements tonals abrupts. Des surprises, vraiment. »
PISSENLIT ne bouleverse pas tant le son d’Antoine Corriveau qu’il en découle, de manière quasi-punk, angulaire et imprévisible, libre des arrangements de cordes et de cuivres qui l’accompagnaient depuis Les Ombres Longues en 2014. Sa musique est même libérée de sa mélancolie signature, en partie du moins (on ne peut pas se réinventer complètement !). Cela a laissé place à quelque chose ressemblant à de l’humour, ou en tout cas à l’amusement de délivrer des chansons spontanées, vivantes, parfois espiègles.