Au fil de ses cinq disques précédents, le rappeur torontois gagnant d’un prix JUNO Shad a utilisé une variété d’outils old-school pour aborder les problèmes...

Au fil de ses cinq disques précédents, le rappeur torontois gagnant d’un prix JUNO Shad a utilisé une variété d’outils old-school pour aborder les problèmes modernes, les indignités et les absurdités de notre monde à travers un amalgame en constante métamorphose de boom-bap, d’échantillonnages de soul, d’improvisation jazz, de vocabulaire recherché et de rimes percutantes. Mais après avoir incorporé ses nombreux intérêts philosophiques et musicaux dans un récit sociopolitique en chansons — A Short Story About a War (2018) — Shad a commencé à élaborer son sixième album, TAO, à partir d’un concept beaucoup plus simple : l’image d’un cercle. Mais comme toujours chez Shad, il y a vu quelque chose de considérablement plus profond. 

« L’inspiration de ce disque est cette image dans mon esprit d’un cercle, mais ce dernier est fragmenté, puis les morceaux commencent à s’éloigner les uns des autres », explique-t-il. « Ça me donnait l’impression d’être un portrait de nous en tant qu’individus. Si on imagine notre humanité comme un tout, il y a tous ces aspects différents de cela, que ce soit le travail, notre relation au territoire, notre spiritualité, notre relation à notre corps, ou notre enfant intérieur, vous savez? » 

Pour résumer, TAO porte sur la connexion profonde, la plénitude et les diverses menaces qui y sont associées. TAO fait référence à la philosophie chinoise du naturalisme et est un acronyme tiré du livre très prémonitoire de C.S. Lewis publié en 1943, The Abolition Of Man, qui traite du Tao. L'acronyme TAO se trouve également dans The Age of Surveillance Capitalism de Shoshana Zuboff, un autre livre très influent pour Shad durant son processus d'écriture. « Les livres ont été écrits à environ 70 ans d'intervalle mais se rejoignent totalement sur le sujet de la préservation de notre humanité contre certaines idéologies et technologies menaçantes », explique-t-il. « Chaque chanson de l'album se concentre sur une partie différente (ou des parties) de notre humanité avec laquelle nous avons perdu le contact. »